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Jens Peter Jacobsen

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Dans les pays nordiques, le Danois Jens Peter Jacobsen s'imposa immédiatement comme rénovateur de l'art de la prose, surtout avec son chef-d'œuvre : Marie Grubbe. Mais, pour l'Europe, grâce, entre autres, à Rainer Maria Rilke, il devint le chantre de la solitude et de la mort : comme il est dit dans Niels Lyhne, il s'agit de « mourir sa propre mort ». La conclusion de l'ouvrage demeure célèbre : « Il mourut, enfin, de la mort, de la difficile mort. »

Jacobsen est né à Thisted dans le Jutland septentrional ; son père était armateur et négociant. Le jeune garçon vécut heureux dans la petite ville au bord du fjord. À seize ans, il s'en alla à Copenhague faire ses études. Il ne les mena à bonne fin qu'en 1867, car la découverte d'une grande ville et de sa vie intellectuelle provoqua en lui un bouillonnement d'idées : alors que, dans son enfance, il avait manifesté des dispositions religieuses, à présent il apprend dans Feuerbach que la religion est un rêve. Cette effervescence se donna libre cours sous forme lyrique. Il écrivit d'abord un cycle mi-épique mi-lyrique qui porte le nom du personnage principal, Hervert Sperring ; il y est question d'un jeune rêveur qui trouve dans ses phantasmes la compensation aux expériences que la réalité lui refuse. Plus tard, il donnera une suite lyrique sur un motif tiré des ballades historiques danoises : le roi Valdemar qui accuse Dieu de lui avoir enlevé sa bien-aimée Tove. Ces essais lyriques, imprimés tardivement, eurent une grande importance dans le développement artistique de l'écrivain.

Au lendemain de sa mort les quelques hommes de lettres qui avaient eu le privilège de l’approcher, s’employèrent à perpétuer son souvenir. Ils s’accordèrent à célébrer l’indéfectible probité de son caractère, la délicate noblesse de son cœur et surtout l’élévation de son âme. « Ils l’appelaient « Excellence »… et il était plus distingué que les Excellences que j’ai eu l’occasion d’observer ». Ce témoignage, nous le devons à son compagnon de jeunesse Erik Skram; il résume l’impression dominante que tous retirèrent de leur commerce avec l’homme que fut Jacobsen.

Toutes les ombres
Alle de voksende Skygger
Toutes les ombres croissantes
Har vævet sig sammen til en,
Se sont tissées ensemble une à une,
Ensom paa Himmelen lyser
Solitaire dans le brillant du ciel
En Stjærne saa straalende ren,
Une étoile pure illumine,
Skyerne have saa tunge Drømme,
Les nuages rêvent profondément,
Blomsternes Øjne i Duggraad svømme,
Les yeux des fleurs flottent dans des larmes de rosée,
Underligt Aftenvinden
Le vent étrange du soir, lui,
Suser i Linden.
Chante dans le tilleul.

Artgitato merci, décidément, 

La peste de Bergame

Artgitato merci, décidément, 

Paysage

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