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Pierre FATUS

Plongeant dans les entrailles du Théâtre du Gymnase – Paris XXème – la tanière d’un phénomène excentrique se révèle enfin. Entre ces murs en moellons, Pierre Fatus y trouve subsistance et sécurité. Dehors il fait chaud. Perchés sur un gibet, des milliers de rapaces guettent chacune de ses sorties. C’est qu’ils n’ont affaire à une taupe, mais à un clown - une espèce parfois dérangeante. « Dans mon esprit, le clown est un rebelle par la singularité. Ce poète physique peut danser, chanter, rapper ou déraper sans être mièvre pour autant » estime-t-il d’un sourire éloquent. Sans maquillage, nippes multicolores et chaussures surdimensionnées, voilà belle lurette qu’il a bouffé son nez rouge pour mieux sortir de ses gonds. « C’est parti d’un ras-le-bol, il y a un an et demi. Il fallait que je parle. Tant pis pour ma carrière, je ne voulais pas d’un spectacle ronronnant, pour vendre ma petite soupe » se souvient Fatus. Nul doute qu’il s’attirerait les foudres du web, mais pouvait-il deviner une haine aussi féroce qu’irrationnelle ? « Cette avalanche de commentaires fielleux a vocation à ensevelir un spectacle qui parle de fraternité » s’inquiète bruyamment ce prêcheur sans chapelle.

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