Janvier 2015
En projet décembre 2014
Janvier 2015, nous venons de rentrer de Chiang MAi en Thaïlande. Une ville magnifique. Une ville touristique, mais pas seulement.
Mais de la Thaïlande, je ne laisse pas des photos que sur Facebook. Imgur est un site très sympa.
Une envie pressante de vulgariser PREVERT
- Barbara -
Rappelle-toi Barbara
Il pleuvait sans cesse sur Brest ce jour-là
Et tu marchais souriante
Épanouie ravie ruisselante
Sous la pluie
Rappelle-toi Barbara
Il pleuvait sans cesse sur Brest
Et je t'ai croisée rue de Siam
Tu souriais
Et moi je souriais de même
Rappelle-toi Barbara
Toi que je ne connaissais pas
Toi qui ne me connaissais pas
Rappelle-toi
Rappelle-toi quand même jour-là
N'oublie pas
Un homme sous un porche s'abritait
Et il a crié ton nom
Barbara
Et tu as couru vers lui sous la pluie
Ruisselante ravie épanouie
Et tu t'es jetée dans ses bras
Rappelle-toi cela Barbara
Et ne m'en veux pas si je te tutoie
Je dis tu à tous ceux que j'aime
Même si je ne les ai vus qu'une seule fois
Je dis tu à tous ceux qui s'aiment
Même si je ne les connais pas
Rappelle-toi Barbara
N'oublie pas
Cette pluie sage et heureuse
Sur ton visage heureux
Sur cette ville heureuse
Cette pluie sur la mer
Sur l'arsenal
Sur le bateau d'Ouessant
Oh Barbara
Quelle connerie la guerre
Qu'es-tu devenue maintenant
Sous cette pluie de fer
De feu d'acier de sang
Et celui qui te serrait dans ses bras
Amoureusement
Est-il mort disparu ou bien encore vivant
Oh Barbara
Il pleut sans cesse sur Brest
Comme il pleuvait avant
Mais ce n'est plus pareil et tout est abimé
C'est une pluie de deuil terrible et désolée
Ce n'est même plus l'orage
De fer d'acier de sang
Tout simplement des nuages
Qui crèvent comme des chiens
Des chiens qui disparaissent
Au fil de l'eau sur Brest
Et vont pourrir au loin
Au loin très loin de Brest
Dont il ne reste rien.
Candide qui a été écrit comme chacun le sait par Voltaire
Ce curieux petit objet, conservé au Metropolitan Museum de New-York, est un aquamanile. L’étymologie du mot (aqua : eau et manus : main) suffit à en expliquer la fonction : il servait à se laver les mains. Très répandu au Moyen-âge, il pouvait avoir un usage liturgique – il était alors utilisé par le prêtre au moment de l’offertoire - comme profane – les convives s’en servaient avant comme après les repas… l’objet était utile car à l’époque, la fourchette n’existait pas encore et on mangeait avec ses doigts !
Cet aquamanile illustre « Le Lai d’Aristote », un poème moralisateur sans doute écrit au début du XIIIe siècle, qui eut son heure de gloire au XIIIe et XIVe siècle puis sombra dans l’oubli. Selon ce poème, Alexandre le Grand serait tombé si fol amoureux d’une belle indienne qu’il en aurait oublié son grand dessein politique visant à conquérir « tout le monde connu ». Le jeune roi de Macédoine fut alors sévèrement sermonné par son tuteur, le célèbre philosophe Aristote, et revint sagement à ses devoirs, délaissant sa belle. Cependant, cette dernière décida de se venger du vieux philosophe avec la complicité de son royal amant. La belle indienne déploya toute sa coquetterie pour séduire Aristote tant et si bien que le vieux sage ne tarda pas à être, à son tour, follement épris de la jeune femme. Le philosophe tenta vainement d’éteindre sa passion naissante en recourant à l’étude mais finit par déclarer sa flamme à la jeune orientale. Celle-ci accepta ses avances, à condition que le vieil homme lui prouve son amour, en consentant à être chevauché par elle. Lorsqu’elle tint Aristote dans cette position ridicule, elle se mit à chanter un chant d’amour. Alexandre apparut alors et se moqua gaiement de son maitre et de ce grotesque équipage. Honteux, Aristote répondit cependant en homme d’esprit. Il expliqua à son jeune élève que cette fâcheuse situation ne faisait que renforcer le poids des mises en garde qu’il lui avait adressées au sujet de l’amour et des jolies femmes. Il lui demanda de réfléchir aux excès auxquels pourrait le conduire l’amour, quand il voyait comment celui-ci avait pu conduire un vieillard, renommé pour sa sagesse, à commettre une telle folie.
Ce lai, à la fois burlesque et moralisateur, connu un vrai succès en Europe si bien qu’on retrouve l’image d’Aristote chevauché sur de nombreuses objets profanes (enluminures, gravures, aquamanile, coffrets…) mais aussi religieux comme par exemple sur un chapiteau de l’église Saint-Pierre de Caen ! Le poème a même donné naissance à une expression de la langue française aujourd’hui désuète, « faire le cheval d’Aristote ». Cette expression, était utilisée dans certains jeux de société, pour désigner un gage qui consiste à prendre la posture d’un cheval, afin de recevoir sur son dos une dame qu’on doit promener autour de la table, où elle est embrassée par chaque joueur.