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L'Art imparfait

Parfaitement - 

L'Art imparfait est totalement contre la perfection comme vous pouvez le deviner.

Car je refuse, j'exècre la perfection. Je déteste les gens trop parfaits. Et j'abhorre l'imperfection. Comme me l'a souligné Mathurin, je suis un mec pas carré. je dirais pas rond non plus.

Ce n'est pas un plaisir d'être imparfait, disons même que ce n'est pas une recherche volontaire.

C'est en enregistrant les textes audios et en créant des dessins pour Pham Duy Khiêm que ce mouvement est né

Parce que mes dessins sont imparfaits, parce que mes enregistrements reflètent quelques hésitations, j'ai voulu comme à chaque fois recommencer. Pour paraître parfait et puis... tout d'un coup je me suis dit. Mais Florent, tu n'es pas parfait, tu ne peux pas être parfait et peut-être que si tu te déclare imparfait ta vie sera enfin plus légère. Pourquoi être le moulage d'une société si perfectionnée.

Oui, plus j'y pense et plus je déteste les gens parfaits, la société lissée avec cette image parfaite. Et aussi, oui aussi des dieux parfaits qui vous font la morale. Parce que faire la morale est une perfection de vos religions.

Comme le dit si bien Léo Ferré, lam morale est toujours la morale des autres.

Tous ces artistes perfectionnistes ont certainement de bonnes raisons de l'être et je sais que je peux en apprécier  plus d'un tellement ils ont fait ce que je rêve de faire.

Mais ma pensée est bien claire aujourd'hui.

Je dis vive l'ART imparfait car je veux dire au monde, vous me faite rire avec vos perfectionnements.

Votre monde est aujourd'hui tout sauf parfait.

 Je ne puis ici étouffer un soupir et refouler un dernier espoir. Qu’est-ce donc qui m’est tout à fait insupportable, particulièrement à moi ? De quoi ne puis-je absolument pas venir à bout ? Qu’est-ce qui me suffoque et m’abat ? Air vicié ! air vicié ! Quelque chose de mal venu s’approche de moi ; faut-il que je respire les entrailles d’une âme manquée ?… Que ne supporte-t-on pas en fait de misères ; de privations, d’intempéries, d’infirmités, de soucis et d’isolements ? Au fond, nous pouvons venir à bout de tout cela, tels que nous sommes, nés pour une existence souterraine, pour une vie de combat ; on finit toujours par revenir à la lumière, l’on a toujours son heure dorée de victoire, — et l’on se dresse alors, tel qu’on est né, infrangible, l’esprit tendu, prêt à atteindre des buts nouveaux, des buts plus difficiles, plus lointains, tendu comme un arc que l’effort ne fait que tendre davantage. — Mais de temps en temps accordez-moi — si du moins vous existez, par-delà le bien et le mal, ô protectrices divines ! — accordez-moi un regard, que je puisse jeter sur quelque être absolument complet, réussi jusqu’au bout, heureux, triomphant, de la part de qui il y ait encore quelque chose à craindre ! Un regard sur un homme qui justifie l’homme, sur un coup de bonheur qui apporte à l’homme son complément et son salut, grâce auquel on pourrait garder sa foi en l’homme !… Car voici ce qui en est : le rapetissement et le nivellement de l’homme européen cachent notre plus grand danger, ce spectacle rend l’âme lasse… Nous ne voyons aujourd’hui rien qui permette de devenir plus grand, nous pressentons que tout va en s’abaissant, pour se réduire de plus en plus, à quelque chose de plus mince, de plus inoffensif, de plus prudent, de plus médiocre, de plus indifférent encore, jusqu’au superlatif des chinoiseries et des vertus chrétiennes, — l’homme, n’en doutons pas, devient toujours « meilleur »… Oui, le destin fatal de l’Europe est là — ayant cessé de craindre l’homme, nous avons aussi cessé de l’aimer, de le vénérer, d’espérer en lui, de vouloir avec lui. L’aspect de l’homme nous lasse aujourd’hui. — Qu’est-ce que le nihilisme, si ce n’est cette lassitude-là ?… Nous sommes fatigués de l’homme…

Nietzsche.

 la main de l'homme, devient celle qui pourra nous faire suffoquer. La misère n'a qu'une valeur devant l'éternité... nous faire suffoquer afin de devoir s'agenouiller pour baiser et lécher la poussière divine sur le sol des pécheurs.

Cette médiocrité acceptée n'a qu'une image absolue. Une image que nous offre le consumérisme... Cet état de grâce ou nous croyons voir la perfection d'un corps, d'une beauté tellement prévisible.

Le trait parfait existe donc !

Il existe et la technique a fait que l'homme de notre civilisation a réussi à se perfectionner.

Les jeunes femmes ont toutes le même look, ce look, cette épuration, ce trait si stylé, gouverné, gouvernant.

N'avons nous pas raison de rechercher le trait le moins lisse pour garder un pied hors de la médiocrité ?

L'imperfection ne sera donc jamais l'acceptation du médiocre. Jamais cette pensée ne pourra vous faire croire au <<<< tu verras bien... >>>>

sous prétexte d'une vie finie, dans l'optique d'une fin... je ne vois que des imparfaits ayant laisser une trace supérieure.

L'Art imparfait est un art perfectible est refuse le trait lisse de nos médias aseptisés... de nos campagnes de publicité grégaires.

Nietzsche a perdu ? Pas si sûr.

Il nous a planter son épée démoniaque en plein coeur et je le remercie encore une fois.

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